DÉCLARATION CONJOINTE DES MOUVEMENTS CITOYENS ET ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Submitted by admin on Tue, 06/05/2018 - 21:03

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Nous, membres des organisations de la société civile et des mouvements citoyens signataires de la présente déclaration, engagés dans la lutte pour la sauvegarde de la démocratie par l’alternance démocratique et l’avènement de l’État de Droit en République Démocratique du Congo, condamnons la rhétorique et les appels de cadres de la majorité présidentielle à la candidature du président Joseph Kabila pour un troisième mandat et la révision de la constitution, en violation des dispositions des articles 70 et 220 de cette dernière, et de l’accord de la Saint-Sylvestre.

Ces appels, ainsi que les affiches de campagne pour Kabila que nous voyons de plus en plus à travers le pays, étalent sans l’ombre d’un doute la volonté, longtemps niée, du Président Joseph Kabila de faire tout ce qui est possible pour se maintenir au pouvoir, en violation de notre constitution.

Nous condamnons fermement ces velléités délibérément provocatrices, qui sont de nature à exacerber la crise politique actuelle déjà extrêmement tendue et à compromettre dangereusement la démocratie et la paix en RDC. Nous constatons, en effet, que le processus électoral actuel, du reste très contesté, peine à rassurer le peuple congolais et les différentes parties prenantes. C’est plus que clair que l’accord de la Saint-Sylvestre, signé par les composantes politiques et sociales sous la facilitation de l’Église Catholique le 31 décembre 2016, a été détourné délibérément par le pouvoir en place pour gagner du temps, au lieu d’être appliqué de bonne foi.

Nous tenons à rappeler que de 2015 à ce jour, à travers plusieurs manifestations publiques, les mouvements citoyens, la société civile, les partis d’opposition et le peuple congolais dans sa quasi-totalité ont exprimé et expriment encore à ce jour sans équivoque leur volonté et détermination de veiller au respect de la Constitution et de vivre pour la première fois de l’histoire de la RDC une alternance démocratique au sommet de l’État. Lesdites manifestations ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité, qui ont tué plus de 300 personnes, blessé des centaines de personnes et arrêté arbitrairement plusieurs centaines d’autres. À ce jour, plusieurs victimes innocentes de cette répression sanglante croupissent encore dans les cachots de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et de l’ex-DEMIAP (Renseignement militaire) et dans les prisons du pays, souvent dans des conditions inhumaines.

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